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D’OTRANTE.

le chaſſer par force de ſes domaines. Il ſe flatta que le Tyran n’auroit point d’enfans de ſa fille, de que ſes États pourroient lui revenir par le moyen de ſon mariage avec Mathilde. Il feignit d’abord de s’y réfuſer, à moins qu’Hippolite ne conſentît à ſon divorce. Manfred ſe chargea de l’obtenir. Tranſporté de ſes ſuccès, & impatient de ſe voir en état d’avoir des enfans, il ſe rendit dans l’appartement de ſa femme, dans le deſſein de l’y faire conſentir. On lui dit qu’elle étoit au Couvent, & il en parut très-fâché, ne doutant point qu’Iſabelle ne l’eût prévenue de ſon deſſein. Il craignit qu’elle n’y reſtât, jufqu’à ce qu’elle eut trouvé moyen d’empêcher ſon divorce ; que le Moine dont il ſe mefioit déjà, ne traverſât ſes vues, & n’engageât Mathilde à ſe faire Religieuſe. Impatient de ſavoir ce qui en étoit, il s’en fut au Couvent , & arriva au moment que Jérôme exhortoit vive-