Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 2, trad Eidous, 1767.djvu/37

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
D’OTRANTE.

prendra que Théodore n’eſt point fait pour fuir. Téméraire, lui dit Mathilde, oſerois-tu bien lever la main contre le Prince d’Otrante ? Non point contre votre père ; non, je n’oſerois le faire : excuſez-moi, Madame, ſi je m’oublie... Mais puis-je vous voir, & me reſſouvenir que vous êtes la fille du tyran Manfred !... Il eſt votre père, & dès ce moment j’oublie tous les torts qu’il m’a faits. Comme il achevoit ces mots, ils entendirent un bruit qui paroiſſoit venir de deſſus l’endroit où ils étoient. Théodore & la Princeſſe treſſaillirent de peur, Ciel ! s’écria Mathilde, nous ſommes découverts. Ils prêtèrent l’oreille, & ils n’entendirent plus rien, ce qui les raſſſura. La Princeſſe prit les devants, & conduiſit Théodore dans la.garde-robe de ſon père, où elle l’équipa de ſon mieux, & de-là elle le mena à la poterne. N’entrez point dans la Ville, lui dit Mathilde, & n’allez point du côté