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Le Chateau

l’erreur, reprit la Princeſſe, mais il n’eſt pas temps de vous en tirer. Fuyez, jeune homme vertueux, pendant qu’il eſt en mon pouvoir de vous ſauver : ſi mon père revenoit, nous aurions tous deux ſujet de trembler. Quoi ! lui dit Théodore, croyez-vous que je veuille ſauver ma vie au haſard de vous rendre malheureuſe ? J’aimerois mieux la perdre mille fois. Je n’ai à craindre que vos delais, reprit Mathilde. Fuyez, perſonne ne ſaura que je vous aye ſecondé. Jurez-le-moi par tous les Saints, reprit Théodore, ſinon je reſterai ici, quelque choſe qui puiſſe m’arriver. Vous êtes trop généreux, lui dit Mathilde ; mais ſoyez aſſuré que perſonne ne me ſoupçonnera d’avoir favoriſé votre fuite. Donnez-moi votre belle main pour preuve de la vérité de ce que vous dites, reprit Théodore, & permettez que je la baigne des larmes que la reconnoiſſance me fait verſer… A Dieu ne