Page:Walpole - Le chateau d'Otrante, partie 2, trad Eidous, 1767.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
D’OTRANTE.

route. Vous êtes ſurement un de ces Anges, lui dit Théodore en l’interrompant. Il n’y a qu’un eſprit bienheureux qui puiſſe vous reſſembler, parler & agir comme vous faites. Ne puis-je pas ſavoir le nom de ma divine protectrice ? Il me ſemble que vous avez nommé votre père. Le ſang de Manfred peut-il être ſenſible à la pitié ? Aimable Dame, vous ne répondez point... Mais comment avez-vous pu venir ici ? Pourquoi négliger votre propre ſureté, & vous intéreſſer pour le malheureux Théodore ? Enfuyons-nous enſemble ; j'employerai la vie que vous me donnez à votre défenſe. Hélas ! vous vous trompez, lui dit Mathilde en ſoupirant : je ſuis la fille de Manfred, & je n’ai rien à craindre. Ciel ! s’écria Théodore : il n’y a qu’une nuit que je me félicitois d’un ſervice que je vous avois rendu, & que vous payez aujourd’hui avec tant de généroſité. Vous êtes dans