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D’OTRANTE.

été ſurpris par une tempête, & agité par ſes remords, il promit à Saint Nicolas de fonder une Égliſe & deux Couvens, s’il étoit aſſez heureux pour arriver à Otrante. Son vœu fut exaucé : le Saint lui apparut en ſonge, & lui promit que ſa poſtérité régneroit à Otrante, juſqu’à ce que le poſſeſſeur légitime fut devenu trop grand pour habiter le Château, & tant qu’il y auroit des mâles de la race de Richard… Hélas ! hélas ! je ſuis le ſeul qui reſte de cette race malheureuſe… J’ai tout dit… les malheurs qui me font arrivés depuis trois jours diſent le reſte. J’ignore comment ce jeune homme eſt l’héritier d’Alphonſe… cependant je ne doute point qu’il ne le ſoit. Ces domaines ſont à lui ; je les lui réſigne… cependant je ne ſache pas qu’Alphonſe ait laiſſé d’héritier… Je ne m’oppoſe point à la volonté du Ciel… La pauvreté & la prière feront mon partage juſqu’à ce que Manfred aille mêler ſes cendres avec celles de Richard.