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Le Chateau

qu’on vit que ſon pouls s’affoibliſſoit, & que ſon corps ſe couvroit d’une ſueur froide. Théodore ſuivit les Chirurgiens dans l’anti-chambre, & ouït prononcer leur arrêt fatal avec un tranſport qui tenoit de la frénéſie. Elle n’a pu être à moi pendant ſa vie, s’écria-t-il, je la poſſéderai du moins à ſa mort !... Père Jérôme ! voudriez-vous bien nous unir, dit-il au Frère, qui avoit ſuivi les Chirurgiens avec Frédéric, Que voulez-vous dire, reprit Jérôme ; eſt-ce le temps de ſonger au mariage ? Oui, ce l’eſt, lui dit Théodore, ou ce le fut jamais. Que vous êtes imprudent, jeune homme ! lui dit Frédéric : croyez-vous que nous devions nous prêter à vos transports dans ce moment fatal ? Quelles prétentions avez-vous ſur la Princeſſe ? Celles d’un Prince, reprit Théodore ; du Souverain d’Otrante. Mon Père m’a appris qui j’étois. Vous rêvez, lui dit le Marquis : il n’y a point d’autre Prince