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LE CHATEAU

faire part à la Princeſſe, qui eſt la mère de tous les pauvres. Adieu : il ne convient pas que je m’entretienne plus longtemps avec un homme à une heure auſſi indue… Puiſſent tous les Saints vous garder, ma gracieuſe Dame, reprit le Payſan… Si cependant un pauvre & un malheureux Étranger oſoit vous demander une minute de plus d’audience, ſeroit-il aſſez heureux pour l’obtenir ? La fenêtre n’eſt point encore fermée ; oſerai-je vous demander cette grâce ? Dites promptement ce que vous avez à me dire, reprit Mathilde ; le jour avance à grands pas : ſi les Laboureurs, qui vont aux champs nous apercevoient… Qu’avez-vous à me dire ?… Je ne ſai comment… je ne ſai ſi j’oſerai… dit le jeune Étranger d’une voix tremblante… Cependant l’humanité avec laquelle vous m’avez parlé m’enhardit, Madame. Puis-je me confier à vous ?… Ciel ! s’écria Mathilde,