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D’OTRANTE.

que de s’entretenir de leurs maîtreſſes. Vous voulez donc que je ſois la confidente d’un Payſan ? lui dit la Princeſſe. Eh bien ! reprit Blanche, laiſſez-moi lui parler. Je ſuis, il eſt vrai, votre Dame d’honneur, mais je ne l’ai pas toujours été ; & d’ailleurs ſi l’amour égale tous les rangs, il les élève auſſi quelquefois… Tais-toi, ſimple que tu es, lui dit la Princeſſe. S’enſuit-il de ce qu’il eſt malheureux, qu’il ſoit amoureux ? Souviens-toi de ce qui vient de nous arriver, & dis-moi ſi l’amour eſt le ſeul qui cauſe des malheurs ? Étranger, reprit la Princeſſe, ſi vos malheurs ne ſont point occaſionnés par votre propre faute, & que la Princeſſe Hippolite puiſſe y remédier, je vous aſſure de ſa protection. Lorſque vous ſerez ſorti du Château, rendez-vous au Couvent qui eſt attenant à l’Égliſe de Saint Nicolas, demandez le Père Jérôme, & racontez-lui votre hiſtoire : il ne manquera pas d’en