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D’OTRANTE.

la chambre au-deſſous ? lui demanda la Princeſſe. Perſonne n’oſe plus y coucher, lui dit Blanche, depuis que l’Aſtrologue qui étoit chargé de l’éducation de votre frère s’eſt noyé : je ſuis ſûre, Madame, que ſon eſprit & celui du jeune Prince ſont tous deux dans cette chambre… Pour l’amour de Dieu, allons-nous-en dans l’appartement de votre mère. Ne bougez point, lui dit Mathilde ; ſi ce ſont des eſprits en ſouffrance, nous pouvons calmer leurs peines en les queſtionnant. Ils ne ſauroient avoir deſſein de nous nuire, puiſque nous ne les avons jamais offenſés… Et s’ils veulent le faire, nous ne ſerons pas plus en ſûreté dans une chambre que dans l’autre. Donnez-moi mon Chapelet ; après que nous aurons prié Dieu, nous les queſtionnerons. Ah ! ma chère Princeſſe, s’écria Blanche, je ne voudrois point parler à un eſprit pour toutes choſes au monde. Comme elle ache-