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D’OTRANTE.

Château, lui dit le jeune Payſan ; voici la première fois que j’y entre, & le ſeul endroit où j’aye jamais été. Je te dis (il vouloit ſavoir ſi le jeune homme avoit découvert la trappe) que c’eſt ici que j’ai entendu le bruit : mes domeſtiques l’ont pareillement entendu. C’eſt ſûrement la trappe, Monſeigneur, répondit officieuſement un des domeſtiques, & c’eſt par là qu’il vouloit ſe ſauver. Tais-toi, butor, lui dit le Prince, s’il avoit voulu ſe ſauver, auroit-il pris ce chemin ? Je veux ſavoir de ſa propre bouche quelle eſt la cauſe du bruit que j’ai entendu. Dis-moi la vérité, ta vie en dépend. La vérité m’eſt infiniment plus chère que ma vie, reprit le Payſan, & je ſerois marri de la racheter au prix d’un menſonge. Dis-moi donc, jeune Philoſophe, reprit Manfred d’un ton de mépris, dis-moi d’où vient le bruit que j’ai entendu ? Demandez-moi ce que je ſai, répondit le Payſan, & faites-moi