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IX

Depuis six mois, Grégory n’a revu sa femme que par hasard, à de longs intervalles, au théâtre ou aux moments où la duchesse allait sortir. Le découragement l’a pris devant l’impassibilité de Christine qu’il n’espère plus conquérir, et, ballotté entre ses deux passions, la volupté passée et toujours présente, et le désir exaspéré par la froideur, il tente d’oublier. Fréquentant les petits théâtres, les cafés, les recoins nocturnes où il est sûr de ne pas retrouver ses tortures, il en arrive à fuir jusqu’à ses amis.

Etre seul, lorsque le soir tombe. Etre seul, se regarder souffrir, être son propre miroir qui vous renvoie l’image des plaies qu’on sent toujours ouvertes, scruter le passé, en disant : je regrette, et ne pas oser voir le futur en murmurant :