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cherchée et que j’appelais, et qui ne venais pas ; je t’ai trouvée, toi l’Enfant que je voyais au fond de moi-même et dont la main dans l’ombre venait me caresser dans mes nuits de dégoût et de mélancolie. Je t’ai trouvée, ma Vierge, ma Chaste, ma Bien-aimée, et nous serons l’un à l’autre dans le temps de l’avenir. Bonheur ! Sois bénie et sois adorée ; je trouverai pour te parler des mots qui seront doux comme des musiques et subtils comme des parfums ; je t’aimerai comme un oiseau dont les ailes sont fragiles, et mon cœur, ce papillon fixé par une épingle à ton cœur, inventera pour toi des joies inconnues de tendresse caressante et délectable.

« Je t’ai trouvée, ma Pure ! toi qui laveras mon âme du passé et reposeras mon être des fatigues de la vie évolue. Va, je serai bon, parce que ma bonté me vaudra tes sourires ; je serai pur, parce que je voudrai ressembler à ta blancheur ; je tuerai ma jeunesse pour faire vivre à tes yeux pers l’homme que peut-être tu as baisé dans tes rêves de jeune fille, — et je viendrai à toi, ma Bien-aimée, et je te dirai :

« Je suis làl Dis-moi dans quelle langue je dois te parler, et pour toi je découvrirai des idiomes plus assoupis que le bruit du vent dans les feuilles et des cigales dans les blés. Je fouillerai tous les dialectes et j’improviserai des phrases si berçantes que tu me diras de clore mes lèvres pour ne point mourir de leur mystique volupté.

« Dis-moi de me mettre à tes pieds, et je te regarderai dans les yeux et nous nous parlerons sans rien dire, ô Greta, Gretchen ! et les mots que nous ne prononcerons pas auront des rayonnements d’étoiles, et nous croirons entendre de lointaines mélodies voilées et rêveuses….