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j’ai un congé… alors j’ai pensé que Gretch serait heureuse… il y a si longtemps, n’est-ce pas ?… »

— Oui, oui, eh bien, vous êtes notre hôte ; bavardez ensemble ; Greta vous montrera la ville, et ce soir nous boirons à l’allemande ; cousin, à plus tard.

Restés ensemble, Gretchen et Fritzchen ne s’arrêtèrent plus de parler. Ce fut une pluie de souvenirs. Elle demandait si Bonn existait encore ; lui racontait qu’il y avait passé quelques jours, qu’il avait retrouvé des camarades, fait des visites aux professeurs du Gymnasium. Et Clara Zebacher qui s’était enfin mariée. Et Frau Hillemann qui avait deux enfants de plus. Et les vieux Kiihne morts à trois jours d’intervalle. La grande fête universitaire avait eu lieu cette année sur le Kreuçberg, et l’on avait bu, mais bu ! Le docteur Georg était revenu ivre-mort !…

— Et Karl Grah, il se bat toujours en duel ?

— Encore la semaine dernière à la Sandplatç ; huit épingles !

— Donnerwetter !

— Il y a eu une Kneipe énorme après.

La journée se passa en causette. Au dîner, Ferrian parla peu, resta pensif. Lorsque le café fut servi, Greta ouvrit le piano :

— Fritz, chantez une fois [ein Mal) l’Absence, de Wenzel Millier.

Le cousin chanta cet air très simple et triste comme une complainte avec l’éternel adieu que chaque couplet répète : So leb’denn wohl, du stilles Haus !