Page:Waller - Lysiane de Lysias, 1885.djvu/157

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Oh ! oui les anniversaires, flûte ! Des deuils périodiques ! Nous nous retrouverons aux enterrements… et encore ! on s’y enrhume.

— Mauvais cœur !

— Pourquoi ? Que me sont-ils, en somme, à présent ? Je suis heureux lorsque je les revois, car ce n’est pas eux qui me visitent, c’est mon passé, et celui-là, je les défie bien de le prendre et de le mettre en terre. Tiens, voici ma femme. Greta, je te présente un de mes bons amis d’autrefois, Marius.

— Je suis heureuse de vous serrer les mains, monsieur, dit Greta avec un sourire très doux, Jacques m’a souvent parlé de vous comme d’un des plus fidèles compagnons qu’il ait eus.

— Ce sont nos épouses qui nous ont séparés, madame, j’ai l’Eglise, Jacques vous a, et si je suis heureux de mon lot, je suis sûr, en vous voyant, qu’il est bienheureux du sien.

— Oh ! oh ! cria Jacques en riant, voilà Marius qui devient « dix-huitième » ; je vous salue, l’abbé de Bernis, ajouta-t-il en se prosternant.

— Vous dînez avec nous, en famille, n’est-ce pas monsieur, dit Greta.

— Je ne résiste pas une minute, madame, cela me réchauffera le cœur.

— Tu en as donc besoin ?

— N’en a-t-on pas toujours besoin ? fit Marius d’une voix grave, pour nous autres prêtres la vie est plutôt faite de paix et de tranquillité que de joie, et l’on se reporte volontiers et