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VII

Au début, le voyage des deux jeunes gens fut douloureux. Sans bagages, comme des fugitifs, ils partaient pour toujours. Ferrian, encore étourdi par la rapidité des événements qui, depuis la veille, s’étaient précipités ; Greta, défaillante et tombée à présent, revenue de son énergie factice et d’autant plus brisée qu’elle avait été plus forte. Où allait-elle ainsi, dans l’inconnu, loin de tout ce qu’elle avait connu et aimé, loin pour toujours de la ville paisible où, depuis son enfance, elle avait vécut dans une insouciance de fillette, avec ce vieillard austère qu’elle laissait derrière elle tout seul, broyé par la honte et la douleur ? Sans doute, Jacques régulariserait leur union ; il l’épouserait tout de suite, mais le rigide honnête homme, élevé dans la