deux larmes débordant soudain de ses yeux, sa froideur se dissolva brusquement, et elle s’abattit sanglotante, la tête renversée. Alors Jacques s’approcha d’elle, se mit à ses pieds, lui prit de nouveau les mains, en lui disant des paroles douces et consolantes :
— « Ne pleure pas, enfant, ne pleure pas, toi la bien-aimée de ma vie, Greta, Gretchen ». Il tâchait de retrouver sa voix enveloppante et câline ; enlaçant la taille de la jeune fille, la bouche tendue vers elle, il plaidait la cause d’amour, et chacune de ses paroles allait vers Greta comme une caresse d’apaisement ; il disait :
— Viens, Gretchen ! demain, nous serons unis ; viens dans mon pays, je te ferai oublier tes peines, je t’aimerai ; tu es ma fiancée et nous serons ensemble dans le temps de l’avenir. Je t’aime, Greta ; nous sommes l’un à l’autre, ma blonde, ma tant chère ! Toi qui souffres, dis-moi que tu pardonnes ! Va ! je tâcherai de faire ta vie exquise et berçante, veux-tu, dis ?
Elle leva sur lui ses yeux noyés de larmes et répondit :
— Je veux ! tu seras mon maître et mon soutien. Je suis tienne, je te pardonne, mon Jacques, mon seul !
Et sur le seuil de la chambre, dans le silence de la nuit, ils se donnèrent un long baiser.