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mélancolique et lent, montait vers les collines, et se perdait en des perspectives infinies.

— C’est beau, dit Ferrian, tout haut, l’œil plein.

— Vous trouvez ? fit le professeur en se tournant avec ennui vers le panorama.

— Oui, c’est beau, monsieur le professeur, beau par soi-même et par le passé qui gronde, par l’histoire qui survit dans ces ruines, dans ce fleuve toujours le même, dans ces montagnes toujours dressées, toujours superbes !

— Oh ! oh ! vous êtes poète, dit le vieux en riant sèchement. Allons, monsieur Ferrian, vous reverrez cela plus tard. La petite nous attend.

Ils descendirent la colline, traversèrent de nouveau le Hofgarten et, cinq minutes plus tard, Hans Friedmann introduisait Jacques dans une petite maison riante, précédée d’un jardinet déjà fleuri.

— Greta ! Gretch ! Gretch ! cria le professeur, en s’effaçant pour laisser passer son hôte.

— 'Ja, ich komme ! je viens ! répondit d’en bas une voix claire et perlée.

On gravit un étage, et les deux hommes entrèrent dans un vaste cabinet-bibliothèque, au milieu duquel une grande table couverte de livres et de paperasses empilés témoignait d’une besogne inachevée.

— C’est mon bureau, fit le vieillard ; j’étudie en ce moment les dialectes anglo-saxons… très intéressants, monsieur, et fort peu connus… il y en a plusieurs… j’ai été trois fois à Londres, cette année, pour trouver des documents, et je crois