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L’Étoile belge a dit de Jeanne Bijou que c’ « est une comédie pleine d’inexpérience ».

Le Journal de Bruxelles a dit que « la charpente scénique laisse à désirer ».

L’Indépendance belge a dit que c’est « un esprit d’écriture fait avec des maniérismes calligraphiques ».

La Chronique a dit que « cela n’a que des rapports assez éloignés avec ce qu’on est convenu d’appeler le théâtre ».

La Nation a dit que « ces trois actes ont toute la faiblesse d’un début ».

La Gazette a dit que « ce qui s’y passe n’a guère semblé intéressant ».

Le Peuple a dit que c’est une pièce « ratée, absolument ratée ».

La Réforme a dit que « c’est plein de maladresses. »

Une grosse dame, qui s’y connaît, paraît-il, en théâtre, a laissé tomber de sa loge ces mots : « l’outrecuidance de faire jouer cette pièce n’a d’égale que l’outrecuidance de l’écrire ».

Si, après cela, je me mettais à défendre la charpente de Jeanne Bijou, je mériterais des coups ; au demeurant, tous mes confrères de la presse ont eu, à côté de sévérités fort justes, des indulgences et des excuses dont je les remercie de tout cœur.

Un seul a dit : « Ce n’est même pas écrit en français ! »

Pour ceux qui penseraient comme lui je publie ma comédie ; je sais qu’il faut dix mauvaises pièces sifflées avant une applaudie, mais si je ne défends pas Jeanne Bijou au point de vue scénique, si j’en reconnais aujourd’hui toutes les naïvetés, je me défends au moins lorsqu’il s’agit de la forme littéraire.

M. W.
9 février 1886.