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suis toujours jeune, il souffrira ; il se brûlera le sang à force de désir ; il me reverra, il me reviendra malheureux comme tout à l’heure, fatigué, suppliant. Alors je rirai tout doucement, comme ceci, tout doucement. Je n’ai même pas voulu de son argent. J’en avais, j’en ai. Le duc de Lagarde m’a donné cet hôtel, le comte de Chaune ces diamants, le vieux Stein a rempli d’or mon secrétaire ; lui, ne m’a rien donné, je n’ai pas voulu. Mais il s’est mis à mes pieds, il a pleuré pour m’obtenir ; je n’ai pas voulu encore. Je lui ai donné l’absinthe et j’ai retiré le repas, pour le voir mourir de faim. C’est très drôle, je suis contente, je m’amuse, voilà !

GASTON

C’est bien vieux tout cela, madame. Du Paul Féval, tout au plus…

JEANNE

Vous voulez me prendre par l’amour-propre.

GASTON

De l’amour… propre. Vous !

JEANNE (geste droit)

Sortez !