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III

LA MIMIQUE ET LES AUTRES RESSEMBLANCES PROTECTRICES DES ANIMAUX.


Il n’y a pas de preuve plus convaincante de la vérité d’une théorie générale que la possibilité d’y faire rentrer des faits nouveaux, et d’interpréter par son moyen des phénomènes considérés auparavant comme des anomalies inexplicables. C’est ainsi que la loi de la gravitation et celle des ondes lumineuses ont été établies et universellement acceptées par la science. On leur a successivement opposé un grand nombre de faits, apparemment incompatibles avec elles, et tous, l’un après l’autre, ont été trouvés être les résultats nécessaires de la loi qu’on voulait combattre par leur moyen. Une théorie fausse ne résistera jamais à cette épreuve ; chaque jour amène à la lumière des faits dont elle ne peut rendre compte, et ses avocats diminuent, en dépit de l’habileté et du talent employés à la défendre. Le grand nom d’Edward Forbes n’a pas empêché sa théorie de « la polarité de la distribution chronologique des êtres organisés », de mourir de sa belle mort ; mais un exemple plus frappant encore est celui du « système quinaire et circulaire de classification », proposé par Mac Leay, et développé par Swainson avec une science et une habileté qui