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II

DE LA TENDANCE DES VARIÉTÉS À S’ÉCARTER INDÉFINIMENT DU TYPE PRIMITIF.


De l’instabilité des variétés, considérée comme preuve de la différence permanente des espèces.


Les variétés produites à l’état domestique sont plus ou moins instables, et, laissées à elles-mêmes, manifestent souvent une tendance à revenir vers la forme normale de l’espèce mère. Ce fait constitue l’un des arguments les plus forts qui aient été avancés pour prouver que la différence des espèces est primitive et permanente. On considère cette instabilité comme une particularité distinctive de toutes les variétés, même de celles qui se produisent à l’état de nature parmi les animaux sauvages, et l’on veut y voir une précaution spéciale de la nature, ayant pour but la conservation intacte des espèces créées primitivement distinctes. Vu le manque presque absolu de faits et d’observations concernant les variétés parmi les animaux sauvages, cet argument a été d’un grand poids auprès des naturalistes, et il a produit une croyance très-générale et quelque peu prévenue, à la fixité de l’espèce.

Tout aussi générale est cependant la croyance à ce que l’on appelle « variétés permanentes ou vraies » ; on