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DE LA LOI QUI A RÉGI L’INTRODUCTION

d’organismes ont disparu pour faire place à d’autres, nouvellement créés, en sorte que la somme totale des formes organiques qui ont habité la terre depuis la première époque géologique, comparée à toutes celles qui la peuplent maintenant, doit être à peu près dans la même proportion que l’ensemble des hommes qui ont vécu sur la terre, comparé à sa population actuelle. De plus, il est certain que le globe fut, à toutes les époques plus ou moins, le théâtre de la vie, tout comme aujourd’hui, et, à mesure que périssaient les générations successives de chaque espèce, leurs dépouilles, et spécialement les parties solides, ont dû se déposer dans toutes les mers alors existantes, qui, comme on a des raisons de le croire, étaient plutôt plus étendues qu’à présent.

Par conséquent, pour comprendre quelle proportion du monde primitif et de ses habitants nous pouvons connaître, il faut comparer avec la surface totale de la terre, non pas l’étendue généralement accessible à nos recherches géologiques, mais bien celle de chaque formation, qui a été déjà étudiée. Par exemple, durant la période silurienne, la terre entière était silurienne ; des animaux vivaient et mouraient, et laissaient leurs dépouilles en plus ou moins grande quantité sur la surface entière du globe, et il est probable qu’il y avait autant de différences qu’aujourd’hui entre les diverses latitudes et longitudes, au moins pour ce qui est des espèces. Quelle proportion y a-t-il entre les districts siluriens et la surface entière de la planète, terre et mer (car il est probable que les régions siluriennes sont beaucoup