Page:Wallace - La sélection naturelle, essais, 1872.djvu/417

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

RÉPONSE AUX OBJECTIONS PRÉSENTÉES PAR H. ÉDOUARD CLAPARÈDE[1].


Dans la livraison de Juin 1870 des Archives des sciences physiques et naturelles, M. Édouard Claparède me fait l’honneur de faire de mon ouvrage le sujet de quelques observations critiques auxquelles je me propose de répondre en quelques mots ; je remercie d’abord mon honorable contradicteur des termes très-flatteurs dans lesquels il a parlé des vues générales énoncées dans mon travail, ainsi que du soin et de l’exactitude qu’il a mis à résumer les opinions qu’il combat spécialement, et qui sont presque toutes renfermées dans le dernier essai de ce volume.

Les objections que M. Claparède parait faire à la théorie de la sélection sexuelle, s’appliquent aussi bien aux opinions de M. Darwin qu’aux miennes ; je n’ai pas l’intention de les discuter ici, car ce sujet doit être traité à fond dans le nouvel ouvrage dont M. Darwin a déjà annoncé la publication, et dans lequel, comme toujours, il apportera sans doute à l’appui de ses opinions une grande abondance de faits. Je vais donc m’appliquer à répondre aux objections qui me concernent plus particulièrement.

Je lis à la page 15 des Remarques de M. Claparède : « Son étude est consacrée à la coloration des oiseaux, et, absorbé dans son sujet, l’auteur oublie que d’autres facteurs peuvent, aussi bien que la couleur, attirer l’attention des ennemis de la gent ailée. Un nid couvert d’un dôme volumineux échappera tout aussi peu, grâce à ses dimensions, à l’œil d’un animal en quête de proie, que quelques plumes brillamment colorées. Les gamins de nos villages en savent

  1. Publiée pour la première fois du vivant de M. Claparède dans le journal anglais Nature, 3 nov. 1870.