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LIMITES DE LA SÉLECTION NATURELLE APPLIQUÉE À L’HOMME.


J’ai cherché, dans tout le cours de cet ouvrage, à montrer que les lois connues de variation, de multiplication et d’hérédité, dont les conséquences sont la lutte pour l’existence et la survivance des plus aptes, ont probablement suffi pour produire toutes les variétés de structure, toutes les merveilleuses adaptations, toutes les splendeurs de couleur et de forme que nous remarquons, soit dans le règne animal, soit dans le règne végétal. J’ai répondu autant qu’il m’a été possible aux objections les plus naturelles et les plus souvent répétées ; et j’ai, je l’espère, accru la certitude de cette théorie, en montrant comment les phénomènes de la couleur, sur lesquels s’appuient surtout les défenseurs des créations spéciales, peuvent être expliqués, dans presque toutes leurs modifications, par l’influence combinée de la sélection sexuelle et du besoin de protection. J’ai aussi essayé de montrer comment la même force qui a modifié les animaux a agi sur l’homme, et je crois avoir prouvé qu’aussitôt que son intelligence, en se développant, eut dépassé un certain niveau inférieur, ce progrès rendant inutiles les modifications de son corps, celui-ci a dû