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DÉVELOPPEMENT DES RACES HUMAINES

distribution de l’homme sur la terre moins universelle qu’aujourd’hui.

D’ailleurs l’Europe était en grande partie submergée pendant l’époque tertiaire, et, bien que ses îles éparses aient pu n’être pas habitées par l’homme, il ne s’ensuit pas qu’il n’ait pu exister à la même période dans les contrées chaudes ou tropicales. Si les géologues peuvent nous indiquer la plus vaste étendue de terre dans les régions chaudes du globe, qui n’ait pas été submergée depuis la période éocène ou miocène, c’est là que nous devrons chercher les traces des premiers ancêtres de notre race. C’est là que nous pourrons espérer de retrouver le cerveau toujours plus amoindri des races primitives, jusqu’à ce que nous arrivions au temps où le corps tout entier a varié d’une manière appréciable. Alors nous aurons atteint le point de départ de la famille humaine. Plus anciennement l’homme n’avait pas encore assez d’intelligence pour soustraire son corps aux modifications, et était ainsi soumis aux mêmes variations, relativement rapides, que les autres mammifères.


Place de l’homme dans la nature.


Si les opinions ci-dessus énoncées sont réellement fondées, elles nous fournissent des motifs sérieux pour faire à l’homme une place à part, non-seulement comme étant la tête et le point culminant de la grande série des êtres organisés, mais encore comme étant en quelque degré un être nouveau et tout spécial. Dès les temps infiniment reculés, où les premiers éléments de la vie