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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

centaines d’espèces, de genres et de familles, dans toutes les parties du système, nous sommes forcés d’y reconnaître une connexion réelle ; quand en outre on peut prouver que l’un des deux facteurs de ce problème dépend des conditions d’existence et d’organisation les plus stables et les plus fondamentales, tandis que l’autre est universellement reconnu pour un caractère superficiel et aisément modifié, il reste peu de doute sur leur relation respective de cause et d’effet.


Des modes variés de protection chez les animaux.


L’explication que je viens de tenter, pour rendre compte de ce phénomène, ne s’appuie pas seulement sur les faits que j’ai pu exposer ici. On a vu, dans l’essai sur la mimique, le rôle important rempli par le besoin de protection dans la détermination des formes extérieures et de la couleur, et quelquefois même dans celle de la structure intérieure des animaux. Je puis, comme éclaircissement sur ce dernier point, indiquer les petites épines recourbées, fourchues ou étoilées d’un grand nombre d’éponges, auxquelles on attribue principalement la fonction de rendre ces animaux immangeables. Les Holothuries ont une protection analogue : plusieurs d’entre elles ont, comme le Synapta, des piquants en forme d’ancre, plantés dans la peau ; d’autres (Cuviera squamata) sont couvertes d’une cuirasse calcaire très-dure. Plusieurs de ces dernières sont d’une belle couleur rouge ou violette, et par con-