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DE LA LOI QUI A RÉGI L’INTRODUCTION

mun pour que leur structure diffère en beaucoup de points importants.

Nous voyons combien il est difficile de déterminer dans chaque cas, si une relation donnée est une affinité ou une analogie ; car évidemment, à mesure que nous remontons le long des séries parallèles ou divergentes, vers le type commun, l’analogie que nous avons observée entre les deux groupes devient une affinité.

Nous nous apercevons aussi de la difficulté qu’il y a à établir une vraie classification naturelle même dans un groupe petit et bien défini ; c’est chose presque impossible dans l’état actuel de la nature, avec le grand nombre des espèces et les modifications si variées des formes et des organismes ; abondance qui provient probablement de ce qu’une grande quantité d’espèces ont servi de types pour les formes actuelles, et produit, par suite, une division compliquée de la ligne d’affinités, aussi inextricable que le réseau formé par les rameaux d’un chêne ou le système vasculaire du corps humain. La grande difficulté du problème apparaît surtout, si nous n’avons que des fragments de tout ce vaste système ; le tronc et les branches principales sont représentés par des espèces éteintes dont nous n’avons nulle connaissance, tandis que nous avons à mettre en ordre une masse énorme de rameaux, de petits rejetons et de feuilles dispersées, déterminant pour chacun de ces éléments la place qu’il a dû occuper à l’origine, relativement aux autres.

Nous serons donc obligés de rejeter tous les systèmes de classification qui arrangent dans un cercle les es-