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THÉORIE DES NIDS D’OISEAUX.

action simple dépendant d’une particularité héréditaire dans la structure, comme par exemple quand les descendants de pigeons culbutants culbutent, ou que ceux de pigeons grosse-gorge gonflent leur jabot ; mais, dans ce cas-ci, je parle simplement des habitudes héréditaires ou plutôt persistantes et imitatives des sauvages, qui construisent leurs maisons comme leurs pères l’ont fait. L’imitation est une faculté d’ordre inférieur à l’invention, les enfants et les sauvages imitent avant de créer, tout comme les oiseaux et les autres animaux.

On voit, d’après ces observations, que le mode de nidification spécial à chaque espèce d’oiseau est probablement le résultat d’une réunion de causes qui l’ont sans cesse modifié en harmonie avec les conditions physiques ou organiques. Les plus importantes de ces causes paraissent être d’abord la structure de l’espèce, et en second lieu le milieu où elle vit, ou ses conditions d’existence. Or nous savons que chacun des caractères, chacune des conditions comprises dans ces termes généraux, est variable : nous avons vu qu’en général, les traits principaux des nids d’un certain groupe d’oiseaux sont en relation avec sa structure organique, et nous pouvons en conclure sans témérité que, si la structure varie, le nid variera aussi en quelque point correspondant. Nous savons encore que les oiseaux modifient la position, la forme et la construction de leurs nids, toutes les fois que les matériaux ou les situations à leur portée subissent quelque changement, que ce soit dû à l’action de l’homme, ou à celle de la nature. Nous devons cependant nous rappeler que tous ces facteurs demeu-