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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

cun de ceux qui s’accomplissent en un temps si court dans l’architecture humaine.

Du reste, les nids ne sont pas toujours caractérisés par une structure parfaite et une excellente conformation ; chez beaucoup d’oiseaux, ils présentent de véritables imperfections ; celles-ci sont parfaitement compatibles avec notre théorie, mais beaucoup moins explicables dans l’hypothèse de l’instinct supposé infaillible. Le pigeon voyageur d’Amérique couvre souvent les branches de ses nids jusqu’à les faire casser par le poids, et l’on voit alors le sol couvert de nids, d’œufs et de jeunes oiseaux détruits. Les nids de freux sont souvent si imparfaits que les vents violents en font tomber les œufs ; mais l’oiseau le plus mal partagé sous ce rapport est l’hirondelle de fenêtres ; White de Selborne nous dit en avoir vu s’établir chaque année dans des places où elles risquaient de voir leurs nids emportés par une forte pluie et leurs petits détruits.


Conclusion.


Une appréciation impartiale de tous ces faits confirme, je pense, l’assertion par laquelle j’ai commencé, savoir, que les facultés mentales manifestées par les oiseaux dans la construction de leurs nids, sont de même nature que celles que montre l’homme dans la construction de sa demeure.

Ces facultés sont essentiellement l’imitation, unie à une adaptation partielle et lente aux conditions nouvelles qui s’imposent.