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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

parfait que celui où ils ont été élevés, sans pourtant en avoir jamais vu bâtir. Mais ces jeunes oiseaux, avant de quitter le nid, ont pu certainement en observer bien des fois la forme, la grandeur, la situation, les matériaux et leur disposition, et en conserver le souvenir jusqu’au printemps suivant, alors que la recherche de leur nourriture met à leur portée les matériaux voulus ; il est très-probable que les oiseaux les plus âgés font leurs nids les premiers, ceux de la dernière couvée suivent alors leur exemple, apprenant d’eux à faire les fondations du nid et à en assembler les éléments[1] ; de plus nous n’avons aucune raison de croire que les jeunes s’accouplent en général entre eux. Il est plus probable que chaque couple ne contient fréquemment qu’un seul sujet né l’été précédent, et qui est donc plus ou moins guidé par l’expérience de l’autre.

Mon ami M. Richard Spruce, bien connu comme voyageur et botaniste, pense que tel est en effet le cas. Il a bien voulu me permettre de publier les observations suivantes, dont il m’a fait part après avoir lu la première édition de mon livre.

  1. J’ai entendu faire à un ami une remarque ingénieuse, c’est que si les jeunes oiseaux observent le nid dans lequel ils ont été élevés, ils doivent le considérer comme une production naturelle aussi bien que les branches et les feuilles entrelacées qui l’entourent, et ne peuvent absolument pas supposer que leurs parents l’aient construit. Cette objection est peut être juste, et, dans ce cas, nous devons avoir recours au mode d’enseignement décrit dans les paragraphes suivants. Du reste la question ne peut être définitivement résolue que par une série d’observations attentives.