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PHILOSOPHIE DES NIDS D’OISEAUX.

alouettes qui chantent le mieux : l’alauda arvensis, l’alauda arborea, et l’anthus pratensis. Chaque linotte, au lieu du chant de son espèce, adopta entièrement celui de son maître. Lorsque le chant de la linotte-alouette des prés fut tout à fait fixé, je plaçai l’oiseau avec deux linottes communes dans une chambre où elles restèrent ensemble pendant trois mois ; la linotte n’emprunta pas un seul passage au chant de ses nouvelles compagnes, mais conserva constamment celui de l’alouette. »

L’auteur expose ensuite que les oiseaux retirés du nid à l’âge de trois ou quatre semaines, ont déjà appris le cri d’appel de leur espèce ; pour éviter cela, il faut les ôter du nid un jour ou deux après leur naissance ; il cite l’exemple d’un chardonneret qu’il avait vu à Knighton (Radnorshire), et qui chantait exactement comme un troglodyte, sans aucun des sons particuliers à son espèce. Cet oiseau, enlevé de son nid un jour ou deux après sa naissance, avait été placé à une fenêtre donnant sur un petit jardin : c’est là sans doute qu’il avait acquis le ramage du troglodyte, n’ayant aucune occasion d’apprendre même l’appel du chardonneret. Le même auteur avait vu aussi une linotte qui, enlevée de son nid à l’âge de deux ou trois jours, avait presque appris à articuler et pouvait répéter les mots « Pretty boy » et quelques autres courtes phrases, aucun autre son n’ayant été proposé à son imitation. Il éleva une autre linotte avec une vengolina (petit pinson d’Afrique) qui, à ce qu’il dit, chante mieux qu’aucun oiseau étranger, excepté l’oiseau moqueur d’Amérique, et l’imita-