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DE NOUVELLES ESPÈCES.

ment où elles apparurent pour la première fois, constater leur augmentation dans les formations plus récentes, où d’autres espèces s’éteignent et disparaissent : ainsi l’état actuel du monde organique dérive évidemment, par une suite d’extinctions et de créations graduelles, de celui qui caractérise les dernières époques géologiques. Nous sommes par conséquent fondés à conclure à une relation semblable entre les diverses périodes géologiques, c’est-à-dire à un progrès graduel de l’une à l’autre.

Maintenant, admettant que tels sont à peu près les résultats des recherches géologiques, nous voyons que la distribution géographique actuelle des êtres vivants doit être la suite de tous ces changements antérieurs qu’ont subis soit la surface de la terre, soit ses habitants. Sans doute d’autres causes que nous ne connaîtrons jamais ont agi ; nous devons donc nous attendre à trouver bien des détails qu’il sera difficile d’expliquer sans avoir recours à des changements géologiques qui sont très-probables, bien que dans chaque cas particulier nous n’ayons pas de preuve directe de leur action.

Notre connaissance du monde organique soit dans son état actuel, soit dans le passé, a pris un grand accroissement dans les vingt dernières années ; l’ensemble considérable de faits que nous avons à notre disposition devrait suffire pour établir une loi générale qui les expliquerait tous, en indiquant la direction que devront suivre les recherches nouvelles.

Il y a environ dix ans que l’auteur de cet essai a