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vous, Alide ? Ne vous ai-je pas dit… ? ne m’avez-vous pas compris ?… » — Il s’était levé, tout son corps tremblait, et il n’aurait pas plus souffert pour mourir. Mais la nuit cachait son trouble et ses angoisses… Alide songeait à Xavier, et elle attribuait à une bizarrerie d’esprit tonjours croissante la manière dont le comte se conduisait avec elle depuis deux mois… « Que vous ai-je fait pour que vous me repoussiez ainsi ? », lui dit-elle d’une voix émue : car elle aimait son oncle comme une fille aime un père chéri… « Que vous ai-je fait ? dites-le-moi. — Ne me faites jamais une semblable question. J’ai plus d’empire sur moi qu’aucun homme peut-être n’en aurait à ma place ; mais, je le sens, il suffirait d’un mot, d’un regard… Ah ! ne savez-vous pas qu’au vase plein jusqu’aux bords il ne faut qu’une goutte de plus pour qu’il déborde de toute part ? ne le savez-vous pas ? — Mon oncle, mon père, écoutez-moi, de grâce. Vous allez partir, il faut que je vous parle.

— Ah ! que m’allez-vous dire ? » — Et le seigneur de Chavigny s’assit ; une sueur froide