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mi tous les objets, il s’enhardit au point de lui vouloir parler de son amour.

Alide était assise, rêveuse, auprès de la fenêtre, épiant les moindres bruits, et croyant ouïr dans chacun d’eux des pas… Le seigneur de Chavigny vint s’asseoir près d’elle. Sa voix tremblait ; ses joues étaient tantôt pâles, tantôt pourpres.

« Voici la fin de l’automne, Alide ; et, tu le sais, le roi mon maître m’envoie en ambassade dans le Nord.

— Oui, cher oncle, je le sais.

— Eh bien, n’y a-t-il rien, dans une si longue séparation, qui t’afflige ? et ne serais-tu pas satisfaite de me suivre ?

— Vous suivre, mon oncle ? mon Dieu ! vous suivre ! quitter Grigny, la tombe de ma mère ! Oh ! vous n’y pensez pas.

— Est-ce seulement pour la tombe de vo-