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moi, ou fuis-moi ! car je t’aime assez pour mettre un mallheur entre toi et moi… Le faudra-t-il ?… »

Puis quand, en revenant auprès d’elle, il la voyait courir à lui, jeter ses bras à son cou, et qu’elle l’appelait son oncle, son père chéri… il la repoussait et s’enfuyait encore… « Elle ne m’aimera jamais, disait-il en serrant son front dans sa main agitée ; jamais !.. Je donnerais ma vie pour qu’elle rougît quand je m’approche d’elle, pour qu’elle retirât sa main de ma main quand je la veux prendre, et pour qu’elle s’enfuît quand je la veux embrasser !… »

Cependant les jours passaient, pleins de gêne mais de félicités pour Alide et Xavier, pleins d’angoisses pour le seigneur de Chavigny ; ils passaient, et celui où il lui faudrait partir pour l’ambassade que le roi lui avait désignée approchait.

Un soir qu’il était seul avec Alide, et que le jour, qui tombait, ne laissait plus voir qu’à de-