Page:Waldor - L’Écuyer Dauberon ou l’Oratoire de Bonsecours, Moutardier, 1832.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6

Ralph t’emporte plus vite que le vent n’emporte la feuille, et tu seras près du roi avant que le soleil ne soit couché….. Près du roi !… » — Sa tête se releva ; ses yeux pleins de larmes brillèrent d’un éclat plus vif que l’agraffe de diamants qui fixait sur son sein une draperie de moire et de blonde… « Le roi, répéta-t-elle…., la cour ; oh ! que cela doit être beau ! » — Et des rêves d’ambition, mêlés à ses rêves d’amour, passèrent dans sa pensée, mais riants et purs comme son âme de vingt ans.

« Une année, encore une, et je serai sa femme ! je le suivrai près du roi, à la cour !… je ne le quitterai plus, mon Xavier, mon noble seigneur !… Que mon oncle le jugeait mal ! quel trésor d’amour qu’une âme comme son âme ! » — Et la jeune fille, à demi consolée du présent en songeant à l’avenir, jeta un regard moins triste sur la route, où elle n’apercevait plus que comme un point dans l’espace Ralph et son maître, croisa ses bras sur son sein, car le vent soufflait et le soleil déclinait.