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soutenant le péristyle. Lente à la détacher, la petite main d’Alide la lui tendit enfin : « Adieu, Xavier ! adieu, mon noble seigneur, mon fiancé, mon maître, adieu ! » — Le cheval et le beau fiancé étaient loin…, et sa voix criait encore « Adieu ! » — Et le bout de son écharpe flottait au-dessus de sa tête. — « Adieu, Alide ! » — Ces mots, plutôt devinés qu’entendus, lui furent apportés par le vent qui s’élevait, et chassait devant elle les feuilles et la poussière. — « Adieu ! », répéta-t-elle. Et, relevant sa longue robe, elle posa son petit pied, chaussé de satin, sur les marches qui la séparaient d’une porte ogive à demi ouverte : elle la poussa, s’élança dans un escalier tournoyant, qu’elle parcourut avec l’agilité d’une biche. En moins d’une minute on put la voir, sur la plate-forme du château, attacher sur la grande route qui va de Grigny à Fontainebleau ses yeux en pleurs. Son voile de gaze et son écharpe mêlaient aux mousses noirâtres des créneaux leur transparente blancheur. Et quand son regard lassé cessa de distinguer le panache du bel écuyer, elle soupira. « Xavier, mon doux ami, murmura-t-elle,