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ces deux nots. Elle prit le portrait de Xavier, et attacha sur lui un regard si morne, que Berthe, alarmée de cette immobilité, s’écria : « Pourquoi le lui cacher ?… Mieux vaudrait, a-t-elle dit… » Et, sur un signe de Rachel, elle continua : « Peut-être en effet ce billet n’est-il que tromperie. Mais ce qui est vrai, ô ma noble maîtresse, c’est que le seigneur Xavier est peut-être, à l’heure qu’il est, en danger de trépasser…

— Et qu’il vous attend, ajouta Rachel, en voyant qu’Alide défaillait dans ses bras !…

— Il m’attend !… Oh ! ma vie pour ce mot ! »

Et Alide à genoux élevait ses mains au ciel ; ses joues n’étaient plus pâles, ses yeux n’étaient plus ternes… « Il m’attend ! Et vous ne le disiez pas !.. Et chaque minute qui passe est une heure d’agonie pour son âme, qui m’accuse ! » — Et comme le carrosse roulait dans la cour, elle s’élança vers la porte ; et Rachel et Berthe arrivèrent trop tard pour l’aider à y monter, tant sa course avait été rapide, tant ses forces semblaient être revenues.