Page:Waldor - L’Écuyer Dauberon ou l’Oratoire de Bonsecours, Moutardier, 1832.djvu/168

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
146

ait son âme plus en pitié que son corps ! » — Puis, retournant près d’Alide, elle aida Berthe à lui bassiner les tempes avec ces eaux merveilleuses qui font de la mort passer à la vie.

« Xavier ! » ce mot s’échappa des lèvres d’Alide avant que ses yeux se fussent ouverts. « Xavier ! » Et comme elle revenait à elle, et entrevoyait toutes ses femmes empressées autour de son lit, son regard s’arrêta sur Rachel et sur Berthe ; puis elle fit signe aux autres jeunes filles de sortir.

« Qu’on me lève et m’habille, dit-elle en rejetant en arrière ses longs cheveux détachés. Que l’on me donne la robe et l’écharpe que j’avais ce premier jour où ma vie commença de se fondre en la sienne ! Je veux aller à Montjoie. Je veux voir celle à qui sa voix dit à présent. Je t’aime ! Je veux mourir à leurs pieds : cela leur sera une joie, car je leur dois être une grande gêne… Allons, mesdemoiselles, faites-moi belle, si mon pâle visage vous le permet… Oh ! n’hésitez pas, ne m’objectez rien : ma vie est finie ! Je puis, de bon droit, faire du peu qui m’en reste ce que je veux. »