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je renvoie à damoiselle Alide de Vermanteau la branche d’oranger qu’hier soir son beau fiancé a brisée à mes pieds. »

« Silence, tais-toi. Quel démon te souffle ces mots ?… Cela n’est pas écrit, cela ne l’est pas, j’en jure par mon Xavier. » — Et ses yeux égarés s’arrêtèrent sur le papier, qu’elle avait arraché à Berthe ; et elle lut à voix haute et brève :

« Moi, comtesse de Montjoie, amante et maîtresse de l’écuyer Xavier Dauberon, capitaine aux gardes de S. M. Louis XIII, je renvoie à damoiselle Alide de Vermanteau la branche d’oranger qu’hier soir son beau fiancé a brisée à mes pieds, et son mouchoir tout sanglant, qu’il m’a laissé comme gage de renoncement à elle… »

Le papier s’échappa des mains roidies d’Alide ; un cri sourd et profond sortit de sa poitrine ; ses yeux restèrent fixes et ses bras sans mouvement.