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« Qu’est cela, Rachel ? Je ne vois pas… ; tire mieux les rideaux… Ah ! c’est un nuage qui passe sur mes yeux !… Rachel, tu disais vrai… Je me sens mourir !…

« Oh ! laisse, laisse ; n’écarte rien de moi… : je veux regarder encore ; mes yeux m’auront trompée… Non, non ; c’est bien cela… Xavier ! mon Xavier !… Tu mentais : il est mort, mort, te dis-je ! car voilà la branche d’oranger qu’il emporta hier soir, et ce mouchoir inondé de larmes et de sang qu’il ne voulait, disait-il, cesser de porter que le jour où je serais sa femme… Xavier ! mon Xavier ! Oh ! hier, quand mes yeux, arrêtés sur le Ciel, y cherchaient notre étoile, je m’en souviens à présent, un nuage me l’a voilée !… » — Ses yeux se fermèrent et sa tête se pencha en arrière.

« Ma noble dame, Alide, ma bien-aimée Alide, il vit, il vit ! » répétait Rachel, dont les sanglots étouffaient la voix ; et elle courut, éperdue, à Berthe, qui entrait.

Un violent coup de sonnette tiré à la