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« Rachel, regarde-moi, parle-moi ! Que dis-tu ?… Xavier… Xavier ! Il est mort ! Oh ! oui, je le sens là… » — Et elle porta à son cœur la main glacée que Rachel pressait de ses lèvres.

« Il vit, madame… Ne pleurez pas ; que pas une de vos larmes ne coule pour lui !…

— Il vit ! » — Et Alide avait jeté ses bras autour du cou de Rachel, son sang reprenait son cours… Il vit !.. Répète ces deux mots. Mais tu détournes les yeux, Rachel ! qu’est-ce donc ?… Parle ; tu peux tout dire : il vit !

— Ah ! que mieux vaudrait qu’il fût mort.

— Rachel, avez-vous votre raison ? Savez-vous que, s’il était mort, je ne vivrais pas un jour, une heure ; savez-vous que, hors sa mort, je puis tout supporter ! » — Et Alide fixait sur la jeune fille des regards où toute son âme avait passé : âme d’ange, âme de feu, trop pure, trop crédule pour ce monde corrompu.