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auguste.


IX. — Intérieur d’une chaumière vendéenne.


La maison de Jacqueline, dont le toit est couvert partie en tuiles et partie en chaume, se compose de deux pièces : l’une d’elles sert à mettre les paniers, les sacs de pois, le lin nouvellement cueilli, le son, les ustensiles de lessive, et le lit du valet de charrue ; l’autre, plutôt longue que large, et dans laquelle on entre tout d’abord, est remplie par une telle quantité de meubles, qu’ils sont entassés les uns sur les autres.

La flamme du foyer brille dans une cheminée si grande que l’on peut faire asseoir deux ou trois personnes sur de petits bancs placés, pour cet usage, dans l’intérieur même de cette cheminée ; il pourrait tenir dans l’âtre la moitié d’un arbre. La marmite est toujours sur le feu. On est presque sûr, à quelque heure qu’on entre dans une de ces chaumières, de trouver cette marmite près du foyer, tantôt pleine de pommes de terre, appelées dans le pays patates, et destinées d’ordinaire aux cochons ; tantôt pleine de choux et de lard, nourriture que le paysan du Poitou et de la Bretagne emploie de préférence à tout autre.

Le manteau de la cheminée est décoré d’une grande quantité d’images de saints, peints grossièrement en bleu et en rouge sur du papier aussi commun que les couleurs qui le couvrent. On y voit aussi des fusils de chasse ou de munition ; on en compte souvent jusqu’à quatre ou cinq. Ils sont rarement nettoyés, et sont souvent recouverts d’une rouille très-respectable.