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auguste.

un muséum, ici à votre gauche, mes enfants. Ces généreux amis des arts firent venir de tous côtés les tableaux de nos grands maîtres, et dotèrent le musée des belles statues qu’ils avaient apportées d’Italie.

Le bruit de tant de bienfaits se répandit dans les campagnes environnantes, et ceux des malheureux habitants de Clisson, qui avaient survécu aux ravages du fer et de la flamme, revinrent chercher au milieu des débris de leur ville, la place où étaient leurs maisons. Guidés, encouragés par les deux frères, ils essuyèrent leurs larmes et se mirent au travail. Ce fut ainsi que Clisson fut rebâti ; toutes ses maisons ont des toits à l’italienne. M. Cacault a fait le plan de la ville, a dessiné les habiterions, et l’on se croit ici bien plus en Italie qu’en France.

Cette ville sortant de ses cendres comme par enchantement, et la beauté du muséum, attirèrent des étrangers ; le commerce y jeta de l’abondance, et le bonheur se fixa avec les arts et l’industrie dans ce petit coin de terre si bouleversé peu d’années auparavant.

Mais à la mort de M. Cacault tout changea de face : une partie du Muséum fut transportée à Nantes, le reste fut dispersé. Le bâtiment est vide aujourd’hui.

M. Lemot, cet habile artiste, auquel on doit la statue équestre d’Henri IV, que vous regardez toujours lorsque nous passons sur le Pont-Neuf, M. Lemot vint s’établir ici ; il acheta la Garenne, ce parc ravissant que vous voyez s’étendre au loin ; il acheta les ruines où nous sommes, et empêcha le temps de les dégrader davantage.

M. Lemot est mort : il était l’ami de MM. Cacault. Sa tombe a été placée près de la leur.

Les enfants de M. Dorigny avaient écouté avec beaucoup d’intérêt tout ce que leur père venait de leur apprendre, et lorsqu’ils eurent visité les ruines du château et les déli-