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auguste.

Ce fut peu de temps après la visite de Charles IX qu’une guerre impie et sacrilège désola toute cette partie de la Vendée, et que la ligue s’étant formée, le duc de Mercœur plaça les ligueurs qu’il commandait dans le château d’Olivier de Clisson.

Toute la bravoure d’Henri IV vint échouer devant les imposantes murailles de ce château, et ce ne fut qu’une année après que le duc de Mercœur en fut expulsé.

L’abandon et la solitude firent pendant trois cents ans tomber en ruine cette belle forteresse du XIIe siècle, et l’incendie de 1793 la vit s’écrouler de toutes parts.

Quelque temps après cet affreux incendie, qui dévora non-seulement le château, mais toute la ville de Clisson, un peintre, Pierre Cacault ; osa le premier pénétrer au milieu de ces ruines. Il n’y trouva pas un être vivant, pas une maison habitable ! Les rues étaient encombrées de poutres et de pierres ; les ronces cachaient sous leur épaisse verdure la terre, noire encore du feu qui l’avait calcinée.

La ville n’offrait qu’une vaste plaine jonchée de décombres ; le plus profond silence régnait dans ces lieux désolés ; mais les cascades, les rochers, les ravissants paysages servant comme de ceinture à ces ruines abandonnées, parlèrent si haut au cœur et à l’imagination de l’artiste, qu’il ne voulut plus quitter Clisson, et cependant il arrivait d’Italie.

Une maison incendiée lui servit d’asile, ce fut là que, dessinant du matin au soir, il finit par se décider à relever Clisson de ses ruines et à y fixer sa demeure. Il écrivit à son frère, ambassadeur à Rome, et peu de temps après, son frère le rejoignit à Clisson.

Ce fut alors que l’on vit s’opérer un prodige semblable à celui qui éleva les murs de Thèbes. Des ouvriers furent appelés, et ils construisirent, sous les yeux de MM. Cacault,