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auguste.

immobiles et pleins de respect devant ce sublime tableau d’une nature qui rappelle à la fois la Suisse et l’Italie.

Les ruines du vieux château d’Olivier de Clisson excitèrent la curiosité des deux sœurs, et elles prièrent leur père de les y conduire.

Le château d’Olivier de Clisson, leur dit M. Dorigny en leur disant prendre le chemin, est bien ancien, ses premières fondations remontent aux temps les plus reculés. Clisson s’appelait Clychia sous Jules-César ; de grands bois s’élevaient à la place du château ; Auguste, successeur de Jules César, fit tracer une route allant de Poitiers à Nantes ; elle passait au pied de ce roc imprenable ; Auguste comprit tout ce que cette position avait d’avantageux, et il y fit bâtir une forteresse.

Lorsque les Normands remontèrent la Loire et ravagèrent ce beau pays, la forteresse de Clychia fut détruite en grande partie. Et ce ne fut que sous Philippe-Auguste, dans le XIIe siècle, que le château dont vous voyez les ruines fut bâti sur les ruines de l’ancienne forteresse et prit le nom de Roche-Forte, pour reprendre plus tard celui de Clisson, qui dérive de Clychia.

Louis IX encore enfant fut amené par la reine sa mère au château de Clisson, où de grands intérêts se réglèrent. Les murailles de ce château étaient si hautes, que Jean Ier, duc de Bretagne, après s’être emparé de plusieurs autres châteaux appartenant à Olivier Ier, ne put obtenir de ses troupes effrayées qu’elles en fissent le siège ; elles se révoltèrent, et le duc fut obligé de se retirer.

François Ier vint à Clisson ; la reine Médicis et Charles IX, y vinrent aussi. Bien d’autres souverains ont posé leurs pieds sur cette terre où vous marchez aujourd’hui, et ces murs, avant d’être en ruines, ont repoussé bien des attaques, ont reçu bien des boulets de canon.