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loyal enfant. Il mettait son bonheur à faire le bonheur de ceux qu’il aimait ; et c’est ainsi qu’il avait trouvé dans son propre cœur le secret d’être heureux, malgré les peines et les fatigues qu’il avait endurées dès sa plus tendre enfance.

Il aurait bien voulu dire un dernier adieu à sa sœur ; l’idée de mettre la mer entre elle et lui, sans aller encore une fois l’embrasser, lorsqu’il en était séparé par une si faible distance, l’attristait et le plongeait dans une profonde rêverie : irait-il ? n’irait-il pas ? Voilà ce que depuis une heure il se demandait, lorsque, prenant tout à coup son parti en homme qui a la ferme habitude de se maîtriser, il s’écria : Je n’ai ni le temps, ni l’argent nécessaires pour faire ce petit voyage. Il faut y renoncer. Je vais écrire à ma bonne Henriette.