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— Al — — Chère sœur, répétait-il les larmes aux yeux, ces beaux rubans et ces fichus de gaze que j’ai achetés avec ton argent, vont commencer ta dot, et moi je l’achèverai ; oh ! je ne veux pas que tu souffres comme a souffert notre pauvre mère ! Je serai ton protecteur et ton ami, comme tout bon frère doit l’être de sa sœur. Hélas ! j’ai vu des frères et des sœurs qui ne s’aimaient pas, c’est une bien triste chose, et j’ai reconnu que c’était presque toujours la faute des frères plus que celle des sœurs. Ils oubliaient trop que la femme est un être faible qu’il ne faut pas heurter et qu’il faut s’attacher à force de soins et de bons procédés. N’est-ce pas toujours au plus fort à faire les sacrifices et à prendre la plus lourde part des chagrins ? Ces réflexions, que Charles faisait en fermant son coffre, étaient celles d’un brave et