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que lui, ne voulait ni demander ni se plaindre, car il était fier et l’amour des arts fermentait dans son âme avec toute la poésie qui s’attache au malheur.

Charles était petit et frêle, comme le sont presque tous les jumeaux, mais il avait une grande énergie ; il accompagnait sa mère lorsqu’elle allait à la rivière, faible et malade, laver le linge de la famille ; il l’aidait, il partageait ses fatigues autant que ses forces le lui permettaient.

Rentré chez lui, il se mettait dans un coin, et là, il passait des heures entières à façonner avec un petit couteau, soit un coquetier, soit une salière ; le bois et le travail étaient grossiers, mais quelques voisins, ad- mirant son adresse et sa persévérance, achetèrent ces objets.

L’enfant redoubla de zèle et de patience.