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ARSÈNE VERMENOUZE


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Bibliographie. — Flour de Brousso (Fleurs de Bruyère), poèmes languedociens, avec traduction française (1885) ; — En Plein Vent, sonnets (Stock, Paris, 1900) ; — Mon Auvergne, ouvrage couronné par l’Académie française (Éditions de la Revue des Poètes, Paris, 1903) ; — Sous la clouchado (Sous le chaume) ; — Dernières Veillées, poésies, publication posthume (Éditions de la Revue des Poètes, Paris, 1911).

Arsène Vermenouze a collaboré à la Revue des Poètes, au Mois Littéraire, etc.

Arsène Vermenouze naquit à Vielles d’Ytrac, près d’Aurillac (Cantal), en septembre 1850. Apres avoir fait des études sommaires chez les Frères d’Aurillac, ce descendant des Arvernes, comme beaucoup de ses compatriotes, — et comme l’avaient fait avant lui son père et son grand-père maternel, — émigra en Espagne, tout jeune, entre quinze et seize ans. Revenu au pays en 1884 pour faire le commerce des spiritueux, il y resta, voulant réaliser son rêve de vivre et de vieillir sous le toit paternel. Il a chanté en vers délicieux :


                                               la joie exquise,
Quand la jeunesse a fui. d’aller s’ensevelir
Sous le toit qu’ont bâti les aïeux, d’y vieillir
El d’y rêver, l’hiver, près du feu qu’on attise ;

D’y vieillir, d’y rêver, mollement caressé
Par la douce lueur de la flamme bleuâtre,
D’y remuer ensemble et la cendre de l’àtre,
Et, dans son cœur éteint, la cendre du passé…


Le rêve poétique, la lecture de ses auteurs préférés, l’exercice au grand air, la promenade, la chasse et la pêche, tels furent les plaisirs de ce robuste, qui adorait son art et son pays, sa rude Auvergne, dont il connaissait les montagnes, les sentiers et la végétation, et dont les arbres à leur tour « semblaient reconnaître » :


J’aime cet âpre sol, pierreux et calciné,
Qui se pare à la fois de neige et de verdure,
Ce sol d’Auvergne, fait de lave noire et dure,
Où l’homme semble plus qu’ailleurs enraciné.